Depuis le 1er janvier 2013, l’aventure d’Une Table, au Sud, s’écrit, frappée du sceau de l’enthousiasme communicatif de Ludovic Turac, son chef et propriétaire. « C’est une petite maison, mais un grand restaurant, en tout cas nous travaillons dans ce sens », sourit le chef, tablier blanc immaculé et sourire franc. « Il y a encore plein de choses à prouver, c’est un défi de tous les jours. » À la tête d’une équipe de dix-neuf personnes, « ma famille », le chef revendique une cuisine méditerranéenne au sens le plus vaste, délivrée des limites et frontières, « parce que j’aime le voyage ». La carte raconte Marseille et ses saveurs, riche d’inspirations venues d’ailleurs. « Je ne veux pas réduire cette ville au pastis et à la sardine, alors je travaille les épices qui embaument les rues autour du Vieux-Port : je raffole du safran, du zaatar, du ras el-hanout, j’unifie tout ça avec de l’huile d’olive, du citron confit, des herbes sèches grecques, des noisettes du Piémont… Marseille, c’est tout ça ! » Ainsi de cette écume d’aïoli au zaatar sur un cabillaud nacré et petits fruits de mer issus de la pêche camarguaise, de ces artichauts farcis aux keftas façon barigoule à la menthe en souvenir d’Erevan, du citron au fenugrec. De cette effervescence, les clients admirent la constance et la continuité dans le travail, « ils se sentent en confiance et ont un ardent désir de découverte, il y a un mélange d’excitation et de curiosité lorsqu’ils passent à table, à nous de ne pas les décevoir ». Se référant au bonheur de Pierre Gagnaire en cuisine, « qui rendait ses hôtes heureux », Ludovic Turac n’est jamais aussi ému qu’à l’heure du départ, « lorsque les clients nous remercient. Ça n’a l’air de rien mais dans ce monde agressif, c’est très réconfortant. C’est pour eux que je fais ce métier ».
Découvrez notre article sur la ferme des bouis
12h–13h30 & 19h30–21h (fermé le lundi)
Eat & Drink