“C’est la première plage en partant du phare”, explique Cyrille Amiel, pour orienter les visiteurs jusqu’à son restaurant du bout du monde. “Une adresse jamais pareille avec des variations de lumière et des tonalités de bleu toujours différentes au fil des saisons. Mais je crois que ma période préférée, c’est septembre et octobre”, confesse ce natif de Toulon, qui a grandi à Ramatuelle, dans le droit fil des huit générations de cette famille emblématique du golfe.
Depuis 1999, Cyrille Amiel a scellé son destin à celui de cette plage qui tient son nom des algues séchées qui s’échouent sur le rivage. « C’est Monsieur Sénéquier qui m’a révélé les secrets du poisson grillé et j’ai appris l’art de la bouillabaisse avec Roger Ricolvi, qui avait une petite paillote sur le cap Taya. » La carte est à la fois provençale et italienne : salade de poulpe, homard grillé, pâtes aux palourdes, « big » tartares de 360 grammes de bœuf ou de poisson, au choix. « Tout est simple, sans chichi, c’est comme à l’ancienne », confesse le restaurateur de 56 ans fier de ses linguine aux langoustes… Sept personnes en hiver, une douzaine en été, l’équipe du Migon résonne des accents des enfants des villages alentour, tous copains de Cyrille, « pour offrir un service attentionné à chaque table ».
Il y a toujours une bonne raison pour venir déguster les tiramisu, crèmes brûlées et autre pavlova maison, les suggestions sucrées évoluent au fil des saisons, dans un cadre toujours changeant. En hiver, on se réchauffe auprès de la cheminée ; en été, on mange sur la terrasse, au bruit des vagues et les pieds dans le sable, avec une vue imprenable sur Pampelonne ». Les années passent et le Migon entretient le souvenir d’un art de vivre et de recevoir typiquement provençaux. C’est là tout son charme, définitivement unique.