On l’appelle Didier des Goudes, un surnom qui colle à la peau de Didier Tani dont la famille est enracinée dans ce petit port, à 17 km du centre-ville, depuis 1830-1850. “Mon grand-père, mon père, mon fils et moi, sommes tous nés aux Goudes”, insiste Didier qui, depuis l’âge de 14 ans, a toujours travaillé dans ce commerce sans discontinuer. “Quand mon père a compris que je ne changerai pas d’avis et que j’allais prendre son restaurant, il m’a fait le plus beau cadeau, le labeur de toute une vie. Il m’a dit : ‘- Tu veux prendre le restaurant ? Je n’ai que ça’, en me donnant ses économies”. Un palangrier entre dans le port, Didier sourit : “Il ramène les poissons les plus beaux”. Le patron de l’Esplaï explique qu’il travaille avec tous les pêcheurs des Goudes, devenus des amis au fil des ans. “L’esplaï, c’est de l’argot de pêcheurs, ça veut dire le bon endroit pour aller pêcher, ici c’est le bon endroit pour aller manger” avance le maître des lieux en invitant à s’asseoir. La bouillabaisse préparée par Christophe Thuillier se commande au moins la veille. Lorsqu’il n’a plus de bouillabaisse, Thullier dégaine sa bourride des Goudes “dérivée de la bourride provençale et de la bouillabaisse. Je cuis 4 minutes chacun deux filets de loup et de daurade dans la soupe. Je les sers à l’assiette, avec la soupe, accompagnés de ma sauce bourride, proche de l’aïoli détendu”. Au sujet de cette famille de touristes qui se régalent de couteaux persillade, Didier Tani veut leur faire “partager notre vie le temps d’un repas. On donne aux clients l’impression qu’ils vivent ici, dans leur cabanon des Goudes”. Un restaurant, une famille et une continuité : “Je vis dans le village de mon grand-père, de mon père ; on a tous vécu des vies différentes mais on a fait notre vie aux Goudes”, là-bas, tout au bout d’une route sinueuse.

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