Les connaisseurs le savent bien, chaque été à Marseille, revient le temps de se perdre dans la friche. Non, pas celle que vous croyez, l’autre, celle de l’Escalette, plus secrète, vaste terrain constitué de ruines étagées sur les premières collines du massif des calanques. Dans les vestiges de cette usine métallurgique où, entre 1851 et 1925, le minerais de plomb argentifère d’Espagne était transformé en lingots, une déambulation artistique par petits groupes est proposée sur réservation, guidée par des étudiants en architecture ou issus des Beaux-Arts. Héloïse Bariol, Parvine Curie, Myriam Mihindou, François Stahly, Costas Coulentianos, Gérard Traquandi, Pierre Tual… la collection s’étoffe chaque année un peu plus. Cet été, une étonnante Bête endormie, proposée par Lilian Daubisse, a trouvé refuge entre les portiques du Pavillon 6x9 de Jean Prouvé tandis que dans le Bungalow du Cameroun de l’architecte, trônent les petits Tabourets assises tracteur en terre cuite chamottée des sculpteurs et céramistes Baptiste et Jaïna dont on pourra également admirer les Formes molles. Du sol, émerge Le Pavage de briques de Guy Baref, réalisé à la fin des années 60, accompagné de deux Tours des Vents en terre blanche, créations récentes du même artiste. Les délicates Cabanes perchées de Marjolaine Dégremont achèvent de constituer un ensemble éclectique et poétique dans ce lieu unique qui abrite également l’atelier dans lequel Elliot Touchaleaume et sa petite équipe travaillent à l’année à la restauration des architectures nomades de Jean Prouvé et à la mise en valeur du site.
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