: - Le domaine est certifié bio depuis 2013 ; c’était une orientation dictée par le site dont nous sommes partie prenante”, confie le vigneron de 41 ans. “La biodiversité c’est essentiel ; nous sommes intégrés à un écosystème et les enjeux d’aujourd’hui garantissent la survie de demain. Nous faisons tout pour protéger le caractère sauvage de la nature et maintenir les espèces auxiliaires à l’instar des abeilles. Des apiculteurs ont installé chez nous 50 ruches qui contribuent à la pollinisation des végétaux et au maintien des équilibres”. Ugni blanc, rolle, muscat, mourvèdre, tibouren… Les 10 cépages autorisés par l’appellation côtes-de-Provence sont cultivés sur 30 hectares de parcelles d’un seul tenant, offrant une palette de vins de grande qualité à la typicité marquée. Les vins de la Tourraque sont élevés pour partie en barriques, du chêne pour les rouges, du chêne encore ou de l’acacia pour les rosés et les blancs qui développent ainsi leurs notes florales et miellées. Les rosés à la robe pâle, ont épousé les codes provençaux, aiguisant l’appétit à l’apéritif, ils escortent les repas estivaux élégants. “Nous présentons cette année une cuvée l’Intrigue en rosé, élevée 4 mois en fûts de chêne et d’acacia. Ce vin présente des notes de café et fumées, de fraîcheur et de fruit préservé”. Un exercice de haut vol qui illustre les talents de Guillaume et Sébastien et hisse La Tourraque parmi les vignobles référence du golfe.
« Ce que j’essaie de faire, c’est une vinification qui soit la plus naturelle possible et des vins clivants qu’on adore ou que l’on déteste », explique Guillaume Craveris. Aux côtés de son frère, Sébastien, le vigneron veille sur un éden de 80 hectares, occupé par la vigne sur un tiers de sa superficie. Dans cet amphithéâtre de collines, préservé des entrées maritimes, des grandes chaleurs et des gels tardifs, la plante domestiquée cohabite avec la forêt.
Entre les rangs : vesce, féveroles, moutarde d’Abyssinie. Et d’une parcelle à l’autre : des arbres, des haies, des massifs boisés. Partout, la nature s’immisce, fertilise ces sols de granit, de schistes et d’argiles qui transmettent leur vigueur aux vignes menées en agriculture biologique. « Les plantes qui poussent dans nos rangs nous renseignent sur la santé de la terre, ses besoins en eau. Alors, on s’adapte, on sème, on taille autrement, on crée des zones humides », raconte Guillaume. En cave, c’est cette même démarche exploratoire qui guide le tandem. En dehors de leurs vins habituels, qui obéissent aux règles de l’appellation Côtes-de-Provence, les vignerons ont décidé de s’aventurer en zone libre avec une petite production de Vins de France. À partir de muscat, récolté en sous maturité, et de caladoc, un croisement entre grenache noir et malbec, ils ont créé un rosé frais et très parfumé au doux nom de « Muscal ».
En attendant que les plants de roussanne livrent leur première récolte pour les blancs, Guillaume et Sébastien signent un pur cinsault, un rouge nature-peinture nommé « Peu Importe » au goût de revenez-y.